Nathalie Verpeaux, auteur d'une thèse de doctorat de l'université Paris I sur «Saint-Andoche et Saint-Jean-le-Grand: des religieuses à Autun au Moyen Âge», publie ici l'ensemble de la documentation nécrologique conservée de cette abbaye féminine autunoise, du milieu du XIIIe siècle au premières années du XIVe: trois obituaires et un pitancier. Cette publication est d'autant plus précieuse que les trois obituaires de Saint-Andoche, aujourd'hui conservés aux archives départementales de Saône-et-Loire sous les cotes H 708, 709 et 710, dont l'état de conservation est mauvais, ne sont plus désormais communiqués aux lecteurs que sous la forme de microfilms. Le pitancier, manuscrit P 088 de la bibliothèque municipale d'Autun, était par ailleurs absent du Répertoire des documents nécrologiques français et ne figure que dans son deuxième supplément. C'est la première fois que la série in-8° accueille des textes provenant d'une communauté de femmes mais aussi rédigés en ancien français. Le latin est certes la «langue naturelle» de nos textes – l'obituaire reste, par sa fonction, un livre de la pratique liturgique –, même si des bribes de phrases en langue vulgaire peuvent être entrevues pour l'énoncé et la localisation de certaines fondations. Ici, c'est le contraire: les rares entrées latines correspondent à des obits empruntés à un ancien nécrologe aujourd'hui perdu et concernent des hommes et des femmes dont on ne sait généralement rien. Ce n'est pas le cas, comme on peut le voir, pour la plupart des autres fondations. Les riches archives autunoises ont été largement mises à profit par Nathalie Verpeaux, ce qui nous vaut une annotation d'une exceptionnelle richesse, dans laquelle il a même fallu faire quelques coupes pour ne pas gonfler démesurément cette partie du volume. C'est toute une page de l'histoire, de la société, mais aussi de la spiritualité autunoise, du XIIIe au XVe siècle, que l'on peut lire au fil des notices des quatre obituaires des moniales de Saint-Andoche publiés ici.