Madâ'in Sâlih, l'ancienne Hégra des Nabatéens, al-Hijr en arabe, est le
premier site d'Arabie Saoudite à avoir été inscrit sur la liste du
Patrimoine mondial de l'Unesco. C'était en 2008, alors que la Mission
archéologique française de Madâ'in Sâlih vanait d'achever son premier
programme de recherche sur le terrain. Parmi les objectifs de ce dernier
figuraient la cartographie, le relvé et la description systématiques de
tous les tombeaux et chambres rupestres du site. Ces monuments,
soigneusement numérotés par l'Institut Géographique National en 1978 et
1979, sont connus depuis la fin du XIXe siècle par les comptes rendus
des premiers voyageurs, notamment Charles Doughty et Charles Huber.
La contribution principale à l'archéologie et à l'épigraphie de Hégra
vient toutefois des photographies, relevés et descriptions publiés il y
a cent ans par les pères dominicains de l'École biblique et
archéologique française de Jérusalem, Antonin Jaussen et Raphaël
Savignac.
Comparables à ceux de Pétra, les quatre-vingt-treize
tombeaux à façade décorée de Hégra s'en distinguent par quatre
spécificités au moins: ils sont parfois mieux conservés; nombre d'entre
eux sont inachevés; beaucoup portent des éléments de décor architectural
qui ne sont pas attestés ou pas habituels à Pétra; surtout, un tiers
d'entre eux présentent sur leur façade une inscription nabatéenne datée.
Les deux volumes de cet ouvrage décrivent pour la première fois
les tombeaux de Hégra de manière exhaustive et offrent un commentaire
général sur leurs inscriptions, sur les techniques de taille, sur
l'architecture et sur le décor architectural.
Le premier volume
contient cinq chapitres rédigés par quatre contributeurs, tous membres
de la Mission archéologique de Madâ'in Sâlih. Le second volume rassemble
le catalogue et les planches.