Cette grammaire se veut un compromis entre le respect des spécificités
du faka'uvea/wallisien, langue polynésienne parlée à 'Uvea/Wallis et en
Nouvelle-Calédonie par environ 20000 locuteurs, et le désir de la voir
enseignée aux côtés du français, langue du système éducatif. Le
faka'uvea est l'une des 75 langues appartenant au patrimoine
linguistique de la France, elle doit être sauvegardée afin d'assurer la
transmission des traditions culturelles wallisiennes.
Parmi les
caractéristiques qui distinguent le faka'uvea du français, citons une
grande flexibilité fonctionnelle (omniprédicativité et
omnisubstantivité) malgré de nombreux procédés de dérivation, l'absence
de verbes «être» et «avoir», l'existence de différents types de
possession, de classificateurs nominaux et numéraux, une structure
actancielle scindée (accusative et ergative) selon les classes de
verbes, un système pronominal très riche, l'emploi fréquent de
constructions nominalisées, etc. Au cours de son histoire, le faka'uvea
a été influencé par le tongien dont il partage l'accent dit de
«définitude» et le maintien d'un registre honorifique, lié à une
structure sociale très hiérarchisée avec à sa tête le Lavelua, porteur
du titre le plus élevé.