Ce livre présente une interprétation nouvelle de l'évolution des
relations entre Constantinople et les provinces micrasiatiques de
l'Empire byzantin entre le IXe et le XIe siècle en proposant une analyse
des formes concrètes de l'administration et de l'exploitation des
territoires provinciaux en même temps que des perceptions et des
représentations culturelles de ce rapport. Il démontre ainsi la place
centrale dans ses mécanismes de l'aristocratie, principale
interlocutrice politique du pouvoir impérial.
Pendant toute la
période considérée, l'aristocratie remplit une fonction cruciale de
médiation entre le gouvernement central et la société provinciale, par
l'exercice des fonctions publiques et par la constitution de vastes
réseaux de relations personnelles. Après avoir reconstruit la
représentation traditionnelle des provinces dans la littérature
byzantine, puis la structure militaire, administrative et fiscale de
l'administration provinciale, l'enquête cerne les enjeux réels du
contrôle des territoires orientaux à travers l'étude de trois
macro-régions.
Pour chacune d'entre elles, elle s'attache à
déceler les intérêts économiques et stratégiques des institutions
centrales, leurs rapports mutuels et leur interaction avec la société
locale. Enfin, elle trace l'évolution du profil social de l'aristocratie
méso-byzantine, de son idéologie et de son attitude vis-à-vis de l'idéal
impérial. Les conclusions éclairent d'un jour nouveau la crise qui
bouleversa l'Empire à la veille de l'avènement d'Alexis Comnène.