L’idée directrice de cet ouvrage est qu’une inflexion décisive
caractérise les avancées théoriques proposées par Maurice Merleau-Ponty,
Jan Patocka et Renaud Barbaras. S’il s’agit bien encore, en effet, avec
ces trois auteurs de refonder la phénoménologie (geste classique depuis
Husserl), ce mouvement de refondation n’implique plus le strict
recentrage de la phénoménologie sur ses possibilités propres. Il y va
bien plutôt d’une refondation-extension (par là même
post-phénoménologique) exigeant un déport, un mouvement vers une
métaphysique, vers une autre métaphysique à déterminer. On verra
que l’écart entre phénoménologie et métaphysique n’en est pas pour
autant annulé, mais qu’il est bien plutôt pensé à nouveaux frais comme
lieu toujours reconfiguré du dépassement de l’opposition initiale – un
lieu aux bordures mouvantes qui a la particularité d’entretenir,
d’aggraver même le polemos entre post-phénoménologie et
métaphysique non substantielle.
C’est en thématisant ce lieu que les post-phénoménologies que nous étudions ici révèlent le lien intime entre phénomènes-de-monde et être non positif.