Ces « commencements » sont ceux d’un programme de recherches ouvert par
l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. La Bible en
ses Traditions vise à rassembler sur un même support les traductions
des versions majeures des Écritures, leurs annotations philologiques et
historiques, et une exploration systématique de leurs interprétations
religieuses et culturelles au fil des siècles.
Il s’agit de réinventer le modèle de la Bible polyglotte. Éditer les Écritures au 21e siècle, en effet, ne peut plus consister à imprimer un texte unique — fût-il la version traditionnelle d’une confession particulière ou le texte « original » reconstitué, plus « scientifique » que le texte traditionnel. Les manuscrits de la mer Morte, l’histoire comparée des Écritures en hébreu et en grec, ont rendu à la Bible son statut de texte polyphonique, reçu en communautés croyantes aussi diverses qu’interreliées. Loin d’être un météore mystérieusement tombé du ciel, le Livre saint traverse l’histoire non seulement dans des manuscrits variés, mais aussi au fil de traités théologiques, de performances liturgiques, d’œuvres littéraires et artistiques, musicales et cinématographiques.